Voici pourquoi les experts ne peuvent pas affirmer que l'ensemencement artificiel de nuages n'a joué aucun rôle dans les intempéries aux EAU.
Dubaï, incorrect d'exclure le facteur humain (9 min) SCIENCE
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Dubaï, destinations rêvée. Mi-avril 2024 c’était surtout pour les canards de bain et les grenouilles. Mardi 16, des pluies diluviennes se sont abattues sur un large front de 1000 km autour des Émirats Arabes Unis, faisant de nombreux morts. Un article de Bloomberg a mis le feu aux poudres en évoquant la piste d’une mission d’ensemencement des nuages comme cause probable de la tragédie qui s’est abattue du ciel.
Bloomberg se base sur un communiqué de l’agence météorologique des Émirats.
Alors que sur des médias comme 20 minutes en France on pouvait lire qu’il est très probable que « ces pluies meurtrières et destructrices aient été rendues plus fortes par le changement climatique provoqué par l’Homme », la Radio Télévision Suisse – la RTS – a suivi Bloomberg dans un premier temps en titrant « Les pluies record à Dubaï pourraient avoir été déclenchées artificiellement ».
Titre qui a été rapidement modifié en « Une dépression extratropicale à l’origine des pluies record à Dubaï. » Ce sont les propos d’un expert de météosuisse, Lionel Fontannaz, lors du journal télévisé de la même chaîne le mercredi soir, qui ont fait modifier l’interprétation faite par la RTS. L’expert balaie en effet d’un revers de main la possibilité qu’une intervention humaine puisse avoir un impact sur une si grande région.
Malheureusement pour cet expert, il existe plusieurs exemples, proche de chez nous, en Allemagne, où l’armée de l’air allemande a été prise en flagrant délit de création artificielle de nuages en sprayant des particules dans l’atmosphère, avec des formations nuageuses atteignant jusqu’à 600km de long. C’est grâce à une entreprise privée de prévisions météo qui avait déposé plainte contre X pour un de ces événements en 2006 que l’affaire avait été tirée au clair. C’était rebelotte en 2009 et certainement de nombreuses autres fois à l’insu du public. Les militaires utilisent cette technologie en sprayant des particules métalliques pour brouiller les radars ennemis.
Autre faille dans la conclusion de Lionel Fontannaz, il ne sait pas quelle quantité de matériel d’ensemencement a été sprayée ce jour-là ni combien d’avions ont été impliqués dans cette mission spécifique. Il minimise l’impact d’une intervention humaine non pas en se basant sur des données, mais en se fiant à ses convictions, ce qui est étrange pour quelqu’un qui travaille avec des données.
On sait que les Emirates Arabes Unis investissent des sommes colossales dans ces technologies depuis les années 90, comme des dizaines d’autres pays dans le monde, dont la Chine, l’Inde et les États-Unis, le tout sans aucun contrôle : on ne sait pas combien de tonnes de ces particules souvent néfastes pour l’environnement sont sprayées chaque année dans l’atmosphère, ni si le fait de déclencher des pluies dans un pays ne renforce pas les sécheresses dans les pays voisins. Une fois de plus, l’humain joue aux apprentis sorciers de manière plutôt irresponsable en pensant à son petit bénéfice immédiat et égocentrique.
D’autres experts, tout comme Lionel Fontannaz, réfutent l’explication d’une intervention humaine par la présence d’une dépression extratropicale. Pourtant, l’un n’exclut pas l’autre : tel l’effet papillon, il n’est pas impossible que ce soit justement cette mission d’ensemencement des nuages, envoyée au bon moment, qui a empiré la situation. On sait d’expérience que ces missions marchent mieux lorsqu’il y a déjà des nuages et de l’humidité dans l’air.
En conclusion, c’est une très bonne chose finalement d’avoir pu aborder le thème important de l’ensemencement des nuages, qui fait l’objet des brevets et pourrait expliquer aussi la formation de ces mystérieux « chemtrails ». Selon certaines hypothèses, le but des « chemtrails » serait de nous empoissonner par l’air que nous respirons. En réalité ils pourraient simplement être le sous-produit de campagnes d’ensemencement des nuages dans d’autres pays, même lointains – on a bien du sable du désert sur nos voitures – car ces masses d’air polluées par ces particules se déplacent et lorsque n’importe quel avion de ligne les traverse, il crée une traînée, puis quelques minutes plus tard, un autre avion de ligne emprunte la même route, mais le vent a décalé la masse d’air, il crée une ligne parallèle, et il suffit qu’une autre route aérienne perpendiculaire se trouve au même endroit pour qu’après une heure, on puisse avoir l’impression d’un quadrillage du ciel.
Quoi qu’il en soit, il serait urgent que les autorités compétentes, comme l’Office fédéral de l’environnement en Suisse, se penchent sur ces questions, et l’impact sur la qualité de l’air que nous respirons, pour peut-être un jour espérer l’interdiction de ces pratiques ou leur régulation stricte. On ne peut pas décemment faire tant d’efforts pour un air pur au sol en laissant faire ça en l’air.
Sources
Podcast n°16836
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